Comment jouer des belles rythmiques
Prérequis pour ce cours : Aucun
Travailler ce cours : Aucun
Vous aimez ? Abonnez-vous sur notre chaine YouTube !
Dans ce cours qui s'adresse aux débutants qui savent déjà jouer des rythmiques, nous allons apprendre comment aller au-delà d'un simple bas-haut. Nous allons donc apprendre à vraiment interpréter nos rythmiques, mais avant ça nous ferons une petite pause en première partie pour discuter de l'interprétation. Dans la deuxième partie nous rentrerons dans le vif du sujet en apprenant à viser différents groupes de cordes, et nous finirons dans la troisième partie en abordant les bases de la dynamique.
L'interprétation
Petit disclaimer avant de commencer ce cours : il s'adresse à ceux qui savent déjà jouer des rythmiques. Nous allons nous contenter dans ce cours d'apprendre à les embellir, les rendre plus vivantes, pas à les jouer. Donc si vous avez quelques soucis avec les rythmiques et votre main droite, c'est peut être un peu tôt pour s'attaquer à ce cours.
Un exemple
Et pour bien attaquer ce cours, rien ne vaut un bon exemple. Mais pour ça, vous serez obligés de regarder la vidéo, dans la première partie, aux alentours de 30 secondes. Le but du jeu est d'entendre la différence entre une rythmique jouée "bêtement", sans interprétation, sans intention, et la même rythmique jouée plus musicalement.
Les différences
La différence entre les deux exemples, et d'une manière générale entre une rythmique un peu mauvaise et une rythmique super belle, réside dans ce qu'on appelle l'interprétation. Ca ne change pas la rythmique en elle même, les coups vers le haut ou vers le bas ne changent pas. On va jouer sur d'autres facteurs pour embellir une rythmique.
Les éléments d'interprétation
Les deux principaux éléments que nous allons travailler sont :
- les groupes de cordes : on ne va pas jouer à chaque fois toutes les cordes d'un accord, on va varier les cordes que l'on vise pour faire varier la sonorité de nos coups. Ceci sera abordé en détails dans la deuxième partie.
- la dynamique : c'est le fait de jouer plus ou moins fort, avec ce qu'on appelle les nuances et les accents. Tout ça sera détaillé dans la troisième partie.
Pourquoi vouloir interpréter ?
Mais avant de se lancer dans tout ce travail, il est intéressant de se demander pourquoi doit on faire tout ça? Pourquoi parler d'interprétation et se rajouter toutes ces difficultés? C'est cette question qui est abordée dans cette première partie, et c'est sans doute l'élément le plus important de tout ce cours.
Le but de la musique
Lorsque quelqu'un joue de la guitare, et d'une manière générale de la musique, le but du jeu est de transmettre quelque chose. Raconter une histoire, faire ressentir des choses aux auditeurs, transmettre des émotions. La musique est un langage comme un autre, et il faut apprendre à l'utiliser correctement si on ne veut pas sonner comme un robot.
Vous êtes le musicien
Si vous êtes en train d'apprendre la guitare, alors vous devez apprendre à contrôler tout ça, et devenir un interprète. C'est VOUS qui jouez de la guitare, et personne d'autre. C'est à VOUS d'interpréter la musique, d'y mettre VOS émotions, et pas de bêtement lire une partition ou une tablature de façon mécanique. Les ordinateurs sont beaucoup plus doués que nous pour lire des partitions à la lettre, mais seul l'humain est capable d'interpréter, d'humaniser la musique, et de la rendre vraiment intéressante.
Les exceptions
Il y aura évidemment des cas ou on cherchera à copier l'interprétation de quelqu'un d'autre : parce que vous faites un groupe de reprises, parce que vous avez particulièrement aimé une interprétation que vous avez entendue, ou tout simplement dans un but pédagogique. Mais ces cas restent très minoritaires, et dans la plupart des cas c'est vous qui avez le contrôle de ce que vous faites.
Et concrètement
Si vous débutez en guitare, tout ça vous fera peut être peur, et vous vous demanderez sans doute si c'est vraiment nécessire de penser à tout ça quand on débute. Après tout, tout le monde ne se sent pas avoir une âme d'artiste et des milliers d'émotions à transmettre. Mais le besoin d'interprétation ne s'arrête pas là, parce que plusieurs facteurs très concrets vont influencer la façon de jouer un morceau. Par exemple :
- L'ambiance dans laquelle vous êtes : vous n'allez pas jouer un morceau de la même façon si vous êtes au bar du coin avec vos cinq potes ou si vous êtes au stade de France avec 70 000 personnes dans le public.
- Les gens qui vous accompagnent : si vous êtes tout seul avec votre guitare, vous n'allez pas jouer de la même façon que si vous êtes accompagné par un guitariste un batteur un bassiste un claviériste et toute une section de cuivres. Dans le premier cas vous allez devoir tout donner, dans le deuxième cas vous allez jouer plus discrétement pour laisser de la place aux autres.
- Votre état d'esprit : il y a des jours où vous serez plutôt d'humeur calme, d'autres jours où vous aurez la rage et l'envie de tout casser. Ca se ressentira évidemment dans votre façon de jouer, et vous pouvez prendre n'importe quel morceau calme et le jouer très énervé (ou vice-versa) si vous en avez envie. C'est vous qui choisissez comment vous allez jouer.
Ne pas confondre avec l'arrangement
Un point important à noter après tout ce discours : il ne faut pas confondre l'interprétation et l'arrangement. L'interprétation consiste à jouer un morceau et à l'interpréter de différentes façons, sans changer les accords ni la rythmique. Un arrangement c'est un travail plus complexe dans lequel on va modifier le morceau original, pour changer la rythmique, ou le tempo, ou même les accords pour amener des couleurs un peu jazzy ou bluesy dans un morceau rock. C'est quelque chose de beaucoup plus difficile, et qui peut être lié à l'interprétation, mais on n'en parlera pas aujourd'hui.
J'espère que toute cette première partie vous aura fait prendre conscience de l'importance de l'interprétation. J'espère aussi que ça vous donnera envie d'interpréter vos morceaux et d'explorer votre univers personnel. Et pour finir j'espère que vous prendrez votre pied à jouer des morceaux à votre façon, sans se soucier de ce que pensent les autres.
Les groupes de cordes
La guitare est un instrument qui possède une caractéristique intéressante. Pour tout un tas de raisons théoriques que je ne vais pas détailler ici, lorsque l'on doit jouer un accord dans une rythmique, on n'est pas obligé de gratter toutes les cordes qui le compose. On a tout à fait le droit de n'en gratter que quelques unes, voire même en gratter une seule. Le but du jeu sera donc de viser certains groupes de cordes, et d'alterner ces différents groupes pour créer une rythmique musicale.
La théorie
Certains d'entre vous qui s'y connaissent un peu en théorie vont sans doute se dire "oui, mais si je ne joue pas toutes les cordes, est ce que c'est toujours le même accord ?". Dans la plupart des cas, ça le sera toujours. Dans certains cas, ça ne sera plus le même accord. Mais dans tous les cas, on ne se posera pas la question. Si vous devez jouer un accord de mi mineur, plaquez votre accord de mi mineur à la main gauche et grattez les cordes que vous voulez.
Les "groupes" de cordes
Maintenant entendons nous bien : je parle là de "groupes" de cordes. On ne cherchera pas à viser un nombre précis de cordes. D'une part c'est extrêmement difficile d'être précis à la corde près, surtout dans les rythmiques rapides, et d'autre part c'est inutile dans la plupart des cas. On se contentera de viser les "cordes graves", ou les "cordes aiguës", sans chercher à compter précisément le nombre de cordes. Tout ce qui va suivre est donc à traiter très librement, suivant le contexte.
Le son
N'oubliez pas que le but de tout ça, c'est d'embellir le son qui sort de votre guitare. Soyez donc très attentif à ce que vous jouez, écoutez bien comment tout ça sonne, pour voir si ça vous plait ou pas. Le but du jeu c'est que votre oreille associe un son particulier avec un mouvement particulier, de façon à développer des automatismes et votre sens de l'interprétation. Par la suite, le jour ou vous aurez envie de cette sonorité particulière, vous saurez instinctivement quel est le mouvement à faire.
Les différents mouvements à apprendre
Les cordes graves
Un des premiers mouvements à maitriser pour un débutant, c'est le fait de ne gratter que les cordes graves. Encore une fois on ne parle pas du nombre précis de cordes, suivant les cas ça peut être une corde, deux cordes, trois cordes voire plus.
L'avantage de ce mouvement, c'est qu'il mettra en avant les basses, qui sont un peu "noyées" dans l'accord si on le joue complet. Ces cordes basses sont en fait les notes les plus importantes de l'accord, et elles nous permettent de bien faire sentir à l'auditeur sur quel accord on est. Ca marche particulièrement bien en début de mesure.
Pour réussir le mouvement à proprement parler, il y a deux solutions :
- vous pouvez faire un coup vers le bas comme d'habitude, mais vous vous "arrêtez" après deux ou trois cordes,
- ou alors vous pouvez faire un mouvement "de travers", qui va s'éloigner de la guitare
Comme pour tous les mouvements à la guitare, il demande de la pratique. Entrainez vous longuement sur un accord, à faire des coups vers le bas qui ne grattent que les cordes graves. On ne fera quasiment pas de coups vers le haut sur les cordes graves, d'une part parce que c'est pas facile, d'autre part parce que c'est rarement utile. Donc pas vraiment besoin de s'entrainer vers le haut.
Les cordes aigues
Ce groupe de cordes va nous apporter un son très léger, très aérien, à l'opposé de celui des graves. Il sera très utile dans les rythmiques avec beaucoup d'aller-retour qui s'enchainent rapidement, histoire de garder quelque chose d'audible et de pas se retrouver noyé dans les graves.
On peut attaquer les cordes aiguës dans les deux sens : vers le bas et vers le haut. Vous remarquerez peut être au passage qu'il est très difficile de gratter toutes les cordes vers le haut, et que quasiment tous vos coups vers le haut ne toucheront en fait que les cordes aiguës.
Pour le faire correctement vers le haut, c'est l'inverse du mouvement que l'on fait sur les graves : on gratte avec un mouvement un peu plus restreint que le mouvement habituel, et on peut s'écarter progressivement de la guitare pour éviter les cordes graves. Vers le bas c'est pas beaucoup plus compliqué, on part d'une position un peu plus éloignée que d'habitude pour ne pas toucher les cordes graves.
Toutes les cordes
Mouvement pratique pour les cas où on veut sortir les muscles. On aura un son très ample, avec beaucoup de basses, qui va souvent servir pour accentuer certains passages.
Par grand chose à dire sur ce mouvement, on peut le faire vers le bas ou vers le haut (bien que, comme dis précédemment, c'est un peu plus difficile vers le haut), il faut juste s'assurer d'avoir un mouvement bien parallèle à la table de la guitare si on veut gratter toutes les cordes.
Les cordes du milieu
Voilà un mouvement intéressant, mais qu'on croise rarement en musique. Il est très peu utilisé pour une raison toute simple : les accords ont besoin de graves et/ou d'aiguës pour vivre. Si on se contente de gratter que le milieu, l'accord sonne souvent mal. On peut toutefois l'utiliser si on recherche volontairement cette sonorité particulière.
De plus, il n'est pas très facile à réaliser (enfin à intégrer dans une vraie rythmique surtout), ce qui restreint encore plus son champ d'utilisation. Pour le faire, il suffit de faire les mêmes mouvements bas-haut que d'habitude, mais en beaucoup moins amples, et en partant du milieu des cordes. Comme si on jouait sur une guitare miniature.
Quelques exemples
Pour résumer, on a donc là trois mouvements distincts (je mets de coté les cordes du milieu), que l'on va pouvoir combiner ensembles pour créer différentes rythmiques, différentes sonorités, différentes ambiances. Je vais vous présenter maintenant quelques exemples, mais n'hésitez pas à regarder la vidéo (deuxième partie, à partir de 7:10) pour pouvoir bien décrypter les mouvements, et surtout entendre le résultat.
Prenons cette rythmique comme exemple :
Une rythmique très simple, qui peut se résumer à une succession de coups "bas bas bas bas-haut". On peut se contenter de la jouer en grattant toutes les cordes à chaque fois, mais ça sonnera vite plat.
On va donc modifier légérement la rythmique pour lui donner de la profondeur. Première variation, simple et efficace :
- le premier coup vers le bas est joué sur les graves
- tous les autres coups de la mesure sont joués sur les aiguës
On peut faire une deuxième variation, très proche de la précédente :
- le premier et le troisième coup vers le bas sont joués sur les graves
- les autres coups sur les aiguës
C'est donc la même variation que la précédente, mais avec le troisième coup vers le bas qui est modifié.
Troisième variation :
- premier coup vers le bas est joué sur les graves
- troisième coup vers le bas est joué sur toutes les cordes
- les autres coups sont joués sur les aiguës
Encore une fois, une seule différence par rapport à la variation précédente : le troisième coup vers le bas qui est joué sur toutes les cordes.
Quand les faire ?
On peut vite constater que les possibilités sont énormes. Pour une seule rythmique on peut faire des dizaines de variations plus ou moins intéressantes. Vous devez sans doute vous demander "comment savoir lesquelles il faut faire ?". Malheureusement, il n'y a pas de réponse simple. Ca va grandement dépendre du contexte, du morceau que vous jouez, de la façon dont VOUS voulez jouer le morceau.
Il y a certaines combinaisons de mouvements qu'on retrouvera assez souvent, qui sont des grands classiques, mais comme la liste est longue, on en parlera dans un prochain cours.
Expérimentez
En attendant, si vous voulez déjà travailler un peu toutes ces possibilités, expérimentez ! Prenez un accord de mi mineur, faites quatre coups vers le bas, et essayez toutes les combinaisons possibles de groupes de cordes. Après ajoutez des coups vers le haut, et entrainez vous pendant des heures, à enchainer tous les groupes de cordes possibles.
D'une part ça vous permettra de travailler l'aspect technique, de maitriser les différents coups et les différents enchainements, et d'autre part ça vous permettra de trouver des combinaisons ou des rythmiques intéressantes, que vous allez aimer, et que vous allez réutiliser par la suite.
Et les autres accords ?
Dans la vidéo, j'ai fais tous les exemples avec un mi mineur, pour une raison toute simple : cet accord a la particularité de contenir les six cordes de la guitare. Maintenant comment ça se passe avec les autres accords ? Prenons par exemple un ré majeur, qui lui ne contient plus que quatre cordes.
Du coup, si on veut viser les cordes graves, il faut viser les cordes graves de l'accord sur lequel on est en train de jouer. Et le problème sur des "petits" accords comme le ré majeur, c'est qu'on va vite se retrouver à gratter les mêmes cordes, que l'on vise les cordes graves ou les cordes aiguës, vu le peu de cordes qu'il y a de disponibles.
Mais tout ça, c'est pas grave, ça fait partie des limitations que l'on va avoir. Moins il y a de cordes dans un accord, moins on aura de possibilités. Commencez donc par vous entrainer sur des accords à six cordes (mi mineur, sol majeur etc...), puis passez sur des accords à cinq cordes (la mineur, do majeur etc...) jusqu'à arriver au fameux ré majeur.
La dynamique
Dans cette troisième partie nous allons aborder un autre élément essentiel de l'interprétation : la dynamique. De plus, tout cela ne s'applique pas qu'à la rythmique, mais à toute la musique en général : arpèges, solos etc...
Qu'est ce que c'est ?
Comme expliqué briévement dans la première partie, la dynamique c'est le fait de jouer plus ou moins fort pour rendre la musique un peu plus vivante. Ca sera parfois lié aux groupes de cordes que l'on vise, et c'est logique, si on joue toutes les cordes ça sonnera plus fort que si on ne joue que quelques cordes aiguës. Mais ce n'est pas une obligation, on peut utiliser la dynamique indépendamment des groupes de cordes.
On va développer ça de deux façons bien distinctes :
- les accents
- les nuances
Nous ne verrons que les bases de ces deux éléments, parce qu'il y a beaucoup de choses à dire sur tout ça. Familiarisez vous avec ce que l'on va voir aujourd'hui, et on développera des choses plus complexes sur ce sujet dans d'autres cours.
Les accents
Qu'est ce que c'est ?
On va commencer avec les accents, mais tout d'abord, qu'est ce que c'est ? C'est tout simplement le fait de jouer un coup plus fort que les autres, pour le faire ressortir dans une rythmique. Vous pouvez voir un exemple dans la vidéo, troisième partie, à 1:15.
Le but du jeu c'est d'avoir une différence de niveau entre les coups "forts" et les coups "faibles". Ca veut dire que si vous jouez un morceau à un volume faible, votre accent ne sera pas forcément très fort, il faudra juste qu'il se démarque des autres coups. A l'inverse, si on joue une rythmique forte, il faudra jouer l'accent encore plus fort.
Comment les faire
Il n'y a pas grand chose à dire sur la technique pour réaliser des accents, il suffit de gratter plus fort. La plupart des accents seront situés sur des coups vers le bas, puisqu'ils tombent généralement sur les temps, et qu'on préférera accentuer les temps. Il arrivera tout de même qu'on joue des accents sur les coups vers le haut, mais c'est beaucoup plus rare.
Comment s'entrainer
Pour vous entrainer, prenez un accord simple (un mi mineur fait très bien l'affaire), si possible un accord qui comprends les six cordes de la guitare, faites tourner une rythmique simple, et essayez d'accentuer certains coups.
Pour commencer de la façon la plus simple qui soit, faites comme rythmique quatre coups vers le bas, et accentuez le premier coup de chaque mesure. Vous pouvez après essayez d'accentuer les temps 1 et 3, puis essayer d'accentuer le temps 2 etc... N'hésitez à explorer tous les schémas d'accents qui vous passent par la tête pour vous entrainer, et faites tout ça à différents tempos.
Ecoutez votre guitare !
On l'a dit, l'accent doit se démarquer des autres coups. Ecoutez donc bien le son qui sort de votre guitare lorsque vous travaillez vos accents, et essayez d'avoir une réelle différence entre les coups accentués et les coups non-accentués. Si vous avez du mal à vous écouter quand vous jouez, enregistrez vous. Vous aurez une écoute beaucoup plus objective et attentive de cette façon là.
Quand les faire ?
C'est bien beau de savoir comment faire des accents, il faut aussi savoir quand les faire. Malheureusement, comme pour tout ce qui touche à l'interprétation, il n'y a pas de réponse simple : suivant le style, le morceau et vos envies, les accents ne seront pas toujours au même endroit. Il n'y a pas d'obligation.
Il y a tout de même deux grands schémas d'accents qu'on croisera très souvent :
- accents sur les temps 1 et 3
- accents sur les temps 2 et 4
Il y a des tonnes de variations autour de tout ça, mais ces deux schémas d'accents se retrouveront dans quasiment tous les styles, et ils passent sur quasiment n'importe quel morceau.
Les nuances
Il faut savoir que lorsqu'on parle de nuances, il y a tout un tas de vocabulaire qui existe pour parler de tout ça. Des tonnes de mots à apprendre, qui sont pour la plupart du temps en italien pour ne pas arranger les choses, du coup si on veut faire ça dans les règles de l'art, c'est assez long et compliqué. Aujourd'hui on va juste se contenter de voir quelques termes de nuances simples et comment les utiliser
Qu'est ce que c'est ?
Pour faire des nuances, il faut jouer sur la dynamique des notes, comme pour les accents. Mais la principale différence réside dans le fait que les nuances s'appliquent à tout un groupe de notes, voire à tout un morceau, alors que l'accent ne s'applique qu'à un seul et unique coup.
Les deux principales nuances à connaitre, que vous connaissez sans doute déjà :
- le forte (prononcez "forté") : c'est le fait de jouer fort.
- le piano : c'est l'inverse, quand on joue pas fort.
Dans les deux cas, ça ne nous empêche pas de faire des variations et des accents, c'est juste un volume "moyen" autour duquel on va bouger un peu. Et vu qu'on parle d'interprétation, il y a différents "niveaux" de forte ou de piano, on peut faire un forte vraiment très fort, ou un peu moins fort. Il y a même des termes pour hierarchiser les différents niveaux : pianissimo, mezzo piano, fortissimo, mezzo forte etc...
Comment les travailler
Comme pour les accents, il n'y a pas de technique particulière à aborder, il suffit juste de jouer fort ou pas fort. Mais ça reste plus compliqué qu'il n'y parait, il faut vraiment s'habituer à avoir un volume consistant, à maitriser le mouvement de notre main droite de façon à ce que tout soit joué forte ou piano, tout en ayant une marge de manoeuvre pour faire des variations.
Il faut essayer de s'habituer à jouer dans n'importe quelle nuance. Il y a trop souvent des débutants qui se contentent de jouer tout le temps forte ou tout le temps piano, sans jamais de juste milieu ou de changement.
Prenez une rythmique, sur une grille d'accord, et jouez là en boucle, en essayant de la jouer à un volume différent à chaque fois. Si vous n'arrivez pas à faire plus de deux ou trois changements de volume, il va falloir s'entrainer. Maitrisez les de façon à pouvoir jouer dans la nuance que vous voulez le jour où vous en aurez besoin.
Quand les faire ?
Là c'est pire que les accents, il y a encore moins de règles. Pas de schéma de nuances classique ou autre, n'importe quel morceau peut être joué avec n'importe quelle nuance. Le principal élément qui va vous guider, c'est l'ambiance dans laquelle vous jouez : si vous êtes dans un lieu tamisé, au coin d'un feu devant 10 personnes, vous n'allez sans doute pas jouer aussi fort que si vous êtes au milieu d'un bar rempli de 200 personnes alcoolisées.
Les crescendo et les decrescendo
Mais on ne va pas s'arrêter dans les nuances, et on va parler des crescendo et decrescendo (prononcez "créchénedo" et "décréchénedo"). Ces deux notions sont identiques, juste inversées, et sont très simples à comprendre :
- le crescendo, c'est lorsque l'on joue de plus en plus fort
- le decrescendo, c'est lorsque l'on joue de moins en moins fort
Ca sert souvent de transition entre le piano et le forte ou entre le forte et le piano, sans qu'il y ait de changement brutal.
Comment s'entrainer
Les crescendo et les decrescendo ne sont pas évidents à maitriser. Comme pour tout le reste on va s'entrainer sur une grille simple qu'on fera tourner en boucle, en augmentant et en réduisant le volume. Faites bien attention à ce que tout soit consistant, on veut une augmentation et une diminution progressive, sans qu'il y ait de "saut". Imaginez lorsque vous jouez que quelqu'un monte ou baisse le volume sur l'ampli, de façon douce, sans tourner le bouton d'un coup.
Pour finir
En utilisant tous ces éléments, accents, nuances, crescendo etc... vous aurez des tonnes de possibilités pour interpréter vos morceaux, et en faire une version unique à chaque fois que vous prenez votre guitare. Avec une bonne maitrise de tout ça, vous pourrez vous adapter à toutes les situations ainsi qu'à toutes les ambiances, et ça fera de vous un meilleur guitariste.