Un studio mobile pour s’éloigner du bruit … et des distractions ?
Malgré tous mes achats de matériel et de logiciels d’enregistrements, mon projet d’album n’en finit plus de stagner. Un de mes soucis est d’être en permanence coincé derrière mon PC, à côté de la buanderie et de la chaudière, à hauteur de la route et des ses vibrations. L’autre souci est la procrastination induite par le PC et Internet. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de « session d’enregistrement ». Pour commencer, je dois m’isoler un peu, me poser. Comme quand j’étudiais à l’unif. Peut-être prendre le large avec une sorte de home studio mobile est la bonne idée.
Pourquoi pas d’ordinateur portable ?
Une solution possible aurait été d’investir dans un (Mac ?) portable. J’aurais dû racheter une carte son, ou retirer celle qui est connectée à demeure à mon PC. Ensuite il aurait fallu réinstaller tous les logiciels et plugins. L’avantage aurait été de pouvoir éditer et mixer directement. Mais une fois connectée à Internet, le problème de la procrastination se serait à nouveau posé.
Je ressens depuis longtemps l’envie de tourner des boutons physiques. J’ai du mal à manipuler clavier et souris avec une guitare dans les mains. La solution sera un rack dédié que je pourrai installer facilement là où je m’enregistre. Et si ça ne marche pas à la maison, j’élargirai mon horizon.
Le support d’enregistrement du studio mobile
Le temps du DAT est révolu, tout comme celui du minidisk. De nos jours, tout est numérique. En 2016, Tascam dévoilait une série d’enregistreurs sur carte SD. Il y a des machines complexes et d’une puissance inouïe, mais hors budget pour moi. Paradoxalement ces enregistreurs sont dédiés aux installations fixes et je veux en faire le coeur de mon studio mobile.
Je vais me « contenter » du Tascam SD-20M qui présente l’avantage de disposer d’entrées ligne et microphone directes. Il peut enregistrer 4 pistes (ou 2×2 pistes avec un niveau d’enregistrement de sécurité à volume réduit). Il fonctionne même sur piles si nécessaire. Mon grand regret est que le connecteur arrière soit en RCA (que je hais) et pas en XLR. Mais je n’aurai que deux pistes à prendre.
Pour mon studio mobile : Tascam SD-20M (image Tascam)
La question des microphones
Un jour j’investirai dans une paire de Neumann KM 184. Mais pour l’instant, j’ai réglé la question des micros une fois pour toute. Ce seront mes Oktava Mk12, en configuration X/Y, ORTF ou en configuration M/S. Je ferai des tests pour choisir la meilleure option.
Oktava in MS setup
La chaîne du son
Pour tirer plus de jus des microphones et aussi parce que je méfie un peu de la qualité des préamplis du TASCAM, les microphones passeront par un préampli ART MPA II digital qui est déjà en ma possession. Cela devrait également donner un peu de chaleur et de mordant au son.
ART MPA II digital (image : Art)
Ensuite le signal passera par un compresseur ART SCL2. Ce compresseur très discret visuellement et annoncé comme très transparent servira sans doute essentiellement comme gate et pour écrêter les pics le plus subtilement possible. Il pourrait également servir pour le live. Je sais que pour la compression, i l y a deux écoles. La majorité des gens ne compressent pas à l’enregistrement, mais je compte m’en servir pour la voix à l’occasion et aussi pour « jouer » avec la compression. Les gens s’obstinent à ne faire des tutos que pour la batterie, ou pour des guitares dans le mix, je dois faire mes propres essais et erreurs. Il dispose d’un bypass physique qui permet de le sortir de la chaîne sonore, même éteint.
ART SCL2 compresseur (image : ART)
Dans la boite
Pour commencer, je vais monter le tout dans un (gros) rack case de 6u de hauteur, ce qui me laissera de l’aération et de la marge pour ramener les connections essentielles vers l’avant dans une plaque dédiée aux entrées et aux sorties..
Mon studio mobile dans un Thomann Rack 6u (image : Thomann)
Évidemment, du micro au compresseur, chaque élément de cette chaîne pourrait nécessiter un plus gros investissement. Tout est critiquable. Mais au moins tous les éléments sont dans la même gamme, ce qui a le mérite d’être cohérent.
Il reste à assembler et relier le tout pour fabriquer ce que j’appelle déjà « le monstre ».
Jaime Jones (cicinimo)
Ensuite la carte SD ira dans l’ordinateur pour transférer les fichiers pour le travail d’édition et de mixage. J’aimerais dire que ceci est ma dernière tentative, et que si ça rate, je revends tout et j’arrête. Mais je sais que je continuerai à essayer. Et ça, comme l’idée du studio mobile, n’est pas un poisson d’avril.
UPDATE : voilà à quoi il devrait ressembler, en gros …
Studio mobile en rack …
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