Trio de potes, sauce guitare : Jacques Stotzem, Huang Chia-Wei et Dave Goodman
Quand dans la file à l’entrée j’ai entendu une dame dire « Mersè ! » je me suis dit, pas de doute … je suis à Verviers. Et si je suis là, c’est parce que c’est la soirée de la guitare acoustique du Festival de la guitare de Verviers. Un festival que Jacques Stotzem a initié il y a quelques année avec Francis Geron, loe charismatique patron du légendaire Spirit of 66.
La trame de la soirée est connue. Calquée sur les « all star guitar nights » américaines, elle rassemble ce soir trois guitaristes, trois univers musicaux différents. Le concept est d’une simplicité redoutable: les musiciens partagent une scène sur laquelle ils passent la soirée, en alternant solos, duos, ou trios.
Ce soir, les artistes en scène sont :
Jacques Stotzem - l’européen, le verviétois et son fingerpicking rock-mélodique puissant et imparable.
Dave Goodman – l’americano-allemand et ses atmosphères de chansons bluegrass-blues mêlées d’influences celtiques, avec un groove puissant.
Huang Chia-Wei - le natif d’Indonésie, vivant en Chine et porte-étendard de la sobriété sonore et de l’élégance mélodique asiatique.
Jacques Stotzem qui a parcouru l’Europe, les Etats-Unis et l’Asie, est le trait d’union entre les deux autres guitaristes. Ils les a rencontré en tournée, et il les a convié à cette soirée en Belgique. C’est donc en toute logique qu’il les présentera à tour de rôle.
Après l’inévitable mot d’introduction du responsable du centre culturel, qui bute un peu sur le nom de Huang Chia-Wei (je ne lui souhaite pas de devoir commenter un match de foot Serbie-Albanie), Jacques Stotzem débute la soirée par son morceau hommage à la Radio Classic21 et Marc Ysaye. Grâce au soutien de cette radio, emballée par ses albums de reprise Catch the Spirit I et Catch the Spirit II, Jacques a pu embrasser un succès amplement mérité en Belgique.
Il passe ensuite le flambeau à Dave Goodman, jouant et chantant, la casquette crânement posée sur la tête. Belle présence scénique avec un groove puissant et des traits diaboliquement rapides aux consonances bluegrass. Par moment, je lui trouve des syncopes à la Leo Kottke.
Jacques nous présente son ami Huang Chia-Wei, l’organisateur de ses concerts en Asie, PDG d’une fabrique de guitares (Naga guitars) et accessoirement capable de dégoter d’un coup de téléphone deux pneus de rechange pour une voiture échouée sur une route de col au fin fond des montagnes chinoises. Infatigable, incapable de tenir en place entre deux rendez-vous, il est l’auteur de l’impatiente interjection «
Le plaisir de jouer et la complicité de ces musiciens est évidente et fait plaisir à voir et à entendre.
L’alternance des univers musicaux, la diversité des sonorités sont le garant de belles découvertes. Jouant un peu de guitare moi-même, j’observe comme les techniques de jeu de main droite et le matériel d’amplification et les onglets utilisés varient d’un musicien à l’autre, toujours au service du son qui convient à chacun. Encore une preuve qu’il n’existe pas de vérité universelle pour la guitare, chacun est porteur de sa vérité en termes de technique de jeu et de matériel.
Je profite de l’entracte pour boire une bière, saluer Jacques, son épouse Gaby, mais aussi d’autres têtes connues, élèves de Jacques, stagiaires, guitaristes. J’achète le CD de Huang Chia-Wei, qui ne reviendra sans doute pas souvent dans le coin. Mes finances ne suffisent pas pour acheter également le CD live de Dave Goodman. Tant pis, ce sera pour plus tard. Vu qu’il vit en Allemagne, ça doit être possible de se le procurer plus facilement.
La seconde partie de la soirée fait une belle place aux duos nés de la rencontre de ces grands musiciens. Ce sont de chouettes moments musicaux … voir comment les styles de chacun se fondent dans un instant commun et les idées que chacun verse dans le solo et les accompagnements me fascine.
Je n’ai volontairement pris que quelques extraits en vidéo de ces moments, car pour moi ce sont des moments à vivre ( … et puis ça fout des crampes aux bras de tenir son smartphone comme ça). Les vidéos tremblotantes prises à bout de bras avec le son pourri d’un smartphone ne rendent pas toute l’émotion de l’instant. Il y a trop de ces vidéos sur le net et pas assez de monde pour vivre des moments en live. Si je les partage, coupable à mon tour, c’est en espérant vous donner envie de les vivre également. Pour une fois que ça c’est passé près de chez vous !
Venez voir la musique en live, sortez de votre boite, éteignez la télé ! Ici des maîtres-artisans taillent la note à fleur de bois sous vos yeux !
Si certains musiciens vous donnent l’envie d’écouter de la musique, d’autres arrivent à vous donner l’envie d’en faire. Ces trois là font partie de ces perles rares !
ah oui, et je suis profondément désolé pour le jeu de mots pourri du titre …
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